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de lichtfield.

aura plus de bonheur pour Caroline. Voilà déjà l’automne ; et si mon père alloit revenir et m’arracher de ces lieux chéris, me séparer de ma bonne maman ; et si ce comte vouloit… Et toi, cher Lindorf, mon frère, mon ami, mon unique ami, il faudroit donc ne plus te revoir… Ah ! pauvre Caroline, pourquoi l’as-tu connu, puisqu’il falloit t’en séparer ?

C’étoit la première fois qu’elle faisoit cette réflexion. Elle lui parut bien cruelle, et l’affecta au point qu’insensiblement elle absorba toutes les autres.

En rêvant profondément à cette séparation qu’elle redoutoit si fort, elle se trouva devant la petite porte à côté du pavillon. Elle étoit ouverte ; et Caroline fut tentée de profiter de ce jour de solitude, pour aller se promener dans un bois qu’elle voyoit en face, de l’autre côté du chemin. Depuis long-temps elle en avoit l’envie ; mais il ne convenoit pas de s’éloigner trop