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de lichtfield.

avec une impétuosité qu’elle ne put arrêter : Ô Caroline ! pardonnez… Celui qui vous adore ne vous a point compromise. Hier, en vous quittant, je rentrai chez moi ; j’y ai passé la nuit ; mais pensez-vous que le sommeil ait approché de mes paupières ? Au point du jour je me suis levé ; je suis sorti ; cette porte étoit restée ouverte… Je ne sais comment je me suis trouvé ici. Mais, Caroline, je le jure, je n’en sortirai pas que vous n’ayez décidé de mon sort, ou plutôt laisse interprêter ton silence et ton trouble à ton heureux amant. Un sourire me suffit ; et, sûr de ton aveu, sûr de l’aveu de notre amie, je cours obtenir celui de ton père… Demain peut-être, demain, c’est à ton époux que tu pourras avouer sans rougir que tu l’aimes.

C’étoit sans doute le moment de parler, de détruire d’un seul mot les douces illusions de l’amant ; mais qu’il étoit pénible à proférer ce mot cruel !