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caroline

s’asseyoit, se relevoit, appuyoit sa tête contre le mur ; tous ses mouvemens tenoient de la fureur. Lindorf, cher Lindorf, disoit Caroline, au nom du ciel, calmez-vous. Eh ! ne suis-je pas bien plus malheureuse encore ?… Vous malheureuse ! ô Caroline !… Alors l’attendrissement prenant le dessus, des larmes… oui, des larmes, tout amères qu’elles étoient, le soulagèrent un peu. Au bout de quelques momens il put se rapprocher d’elle.

Caroline, lui dit-il d’un ton plus doux, expliquez-moi-le donc ce mystère dont la découverte me tue. Quel est-il cet inconcevable époux qui peut ainsi vous laisser à vous-même négliger à cet excès le plus grand des bonheurs ?

Caroline, qui pouvoit à peine parler, consolée cependant de le voir un peu plus tranquille, lui fit succinctement l’histoire de son mariage avec un seigneur de la cour, qu’elle ne nomma point, voulant respecter le secret du comte ; et, sans parler même de ce qui