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de lichtfield.

pouvoit le désigner, elle dit seulement qu’une répugnance invincible pour un lien auquel elle s’étoit soumise par obéissance, l’avoit obligée à demander cette séparation, au moins pour quelque temps ; qu’on la lui avoit accordée sous la condition de garder le secret. « Je manque peut-être, dit-elle, à un de mes devoirs en le révélant ; mais du moins je saurai remplir tous les autres, quelque pénibles qu’il soient à mon cœur. Adieu, Lindorf, séparons-nous ; fuyez-moi pour toujours ; oubliez, s’il est possible, l’infortunée Caroline. — Que je vous fuie ! que je vous oublie ! reprit Lindorf, dont la physionomie s’étoit éclaircie pendant le court récit de Caroline : ah ! jamais, jamais… Mes espérances se raniment, et j’ose encore entrevoir le bonheur. — Que dites-vous, Lindorf ? La douleur vous égare. — Non, je puis encore être heureux, si vous daignez y consentir… Ô ma Caroline ! écoute-moi : ton cœur m’a nommé ; tu t’en défendrois en vain. Il