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caroline

m’appartient ce cœur que j’ai mérité par l’excès de mon amour ; et mes droits sont bien plus sacrés que ceux d’un tyrannique époux, qui abusa de l’autorité paternelle. Dites un seul mot, et ces liens abhorrés seront brisés ; ils le seront, j’ose vous l’assurer. Le roi est juste ; il m’aime, il m’entendra : et d’ailleurs, j’ai un moyen sûr, un appui. — Malheureux Lindorf, interrompit Caroline, perdez un espoir chimérique ; le roi lui-même les a formés, ces nœuds que rien ne peut rompre. Et quel appui peut balancer un instant la faveur du comte de Walstein ? — Du comte de Walstein ! reprit Lindorf. — Son nom m’est échappé, dit Caroline ; mais je compte sur votre discrétion. Jugez donc s’il vous reste le moindre espoir. — Quoi ! c’est lui qui ! — Oui, le comte de Walstein est mon époux. »

Lindorf, les yeux fixés en terre, les bras croisés, ne répondit pas un mot ; il paroissoit absolument absorbé dans ses pensées. Enfin sortant tout à coup