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caroline

Elle se repentoit presque d’y avoir consenti ; cependant auroit-elle pu le refuser ? D’ailleurs, il étoit possible qu’il n’eût pas perdu l’idée de faire rompre son mariage. Il n’avoit point dit qu’il y eût renoncé ; il étoit donc essentiel de le revoir, pour le dissuader de faire des démarches inutiles, qui n’aboutiroient qu’à découvrir leur liaison et rendre Caroline plus malheureuse. Cela la détermina à être exacte au rendez-vous. Elle pensa ensuite à l’embarras de cacher plus long-temps sa position à la chanoinesse. Qu’alloit-elle penser de l’absence de son cher Lindorf ? et Caroline elle-même sentoit que ce seroit une consolation pour elle de pouvoir épancher sa douleur, et verser des larmes dans le sein de cette indulgente et tendre amie. Mais on avoit exigé d’elle une promesse si forte, si positive, et la punition dont elle étoit menacée lui paroissoit si terrible, qu’elle n’osoit confier son secret sans permission. C’étoit assez, c’étoit trop même d’en avoir