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de lichtfield.

instruit Lindorf ; et son motif pouvoit seul la justifier. Elle prit donc le parti d’écrire tout de suite à son père pour lui demander cette permission.

« Il ne lui étoit plus possible, disoit-elle, de dissimuler avec sa bonne maman ni de lui cacher plus long-temps son mariage. L’ignorance où étoit celle-ci à cet égard l’exposoit à des conversations pénibles et souvent répétées. Prête à se trahir à chaque instant, elle demandoit en grâce la permission d’avouer un secret qui coûtoit trop à son cœur, et blessoit la reconnoissance et l’amitié qu’elle devoit à Madame de Rindaw. Que pouvoit-on craindre ? La mauvaise santé de la baronne, son goût pour la retraite, répondoient de sa discrétion. À qui le diroit-elle, puisqu’elle ne voyoit jamais personne ? D’ailleurs, ajouta Caroline, qui voulut prévenir et la visite et les persécutions qu’elle redoutoit, décidée, comme je le suis, à ne point la quit-