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caroline

ter, à rester auprès d’elle autant qu’elle vivra, il m’est affreux de n’oser ouvrir mon cœur à celle qui m’a tenu lieu de mère… Oui, mon père, il m’en coûte sans doute de vous affliger, de vous priver d’une fille qui, si vous l’eussiez voulu, ne vous auroit jamais quitté, dont la vie auroit été consacrée à vous prouver sa tendresse ; mais vous en avez ordonné autrement. Permettez donc qu’à mon tour j’use de la liberté que mon époux et mon roi m’ont donnée. Je puis demeurer à Rindaw autant que je le voudrai. Tel est l’arrêt qu’ils ont prononcé, et que je n’ai point oublié… Je déclare donc que je le voudrai aussi long-temps que mon unique amie existera, et que mon cœur et ma raison se refuseront aux liens que j’ai formés, etc., etc. »

Caroline connoissoit trop bien le despotisme de son père, pour croire cette lettre suffisante. Mais ayant fait