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de lichtfield.

pourrai penser sans cesse à lui, dans ces lieux qu’il m’a rendus si chers.

Elle eut la force, malgré son agitation intérieure, de supporter la conversation de la chanoinesse, qui lui demandoit à chaque instant si elle ne croyoit pas que M. de Lindorf viendroit ce jour-là, et qui s’étonnoit beaucoup qu’il ne fût point arrivé de bonne heure comme il l’avoit dit.

Sans son mal d’yeux, qui empiroit tous les jours, elle se seroit aperçue sans doute de la pâleur, de la rougeur, du trouble de Caroline ; mais elle ne vit rien, ne parla que de son cher baron, s’inquiéta de son absence, et se promit bien d’envoyer, le lendemain, savoir de ses nouvelles, s’il ne paroissoit point ce jour-là. Enfin elle se retira dans son appartement et Caroline dans le sien, où elle passa cette nuit comme la précédente.

Dès qu’elle fut levée elle courut au pavillon. L’heure du rendez-vous étoit passée, et Lindorf n’arrivoit point.