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de lichtfield.

reçoit lui-même le coup mortel, destiné sans doute au monarque.

» Son fils et quelques officiers, du nombre desquels étoit mon père, son plus intime ami, le transportèrent dans sa tente. Le roi consterné les suivit. Les chirurgiens ayant examiné sa blessure, prononcèrent qu’il n’avoit plus que quelques instans à vivre. Son fils, à genoux devant son lit, se livroit au plus vif désespoir, et ne cessoit de répéter : Ô mon père ! pourquoi n’est-ce pas moi qu’ils ont tué ?

» Le général rassembla le peu de forces qui lui restoient, pour le consoler, et pour le recommander au roi. « Sire, lui dit-il, je vous le remets ; il a partagé mes périls et ma gloire ; il saura comme moi vivre et mourir pour vous ; vous lui servirez de père : ainsi je serai remplacé et pour vous et pour lui.

» Et vous, jeune homme, montrez plus de fermeté ; enviez ma mort glorieuse au lieu de la pleurer, et méri-