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caroline

tez par votre courage l’auguste père auquel je vous confie. »

» Oui, je serai son père, dit le roi, véritablement ému et touché, en serrant dans ses bras le jeune comte. Je n’oublierai jamais que c’est pour moi qu’il a perdu le sien, et que je lui dois aussi la vie. Il sera désormais mon fils et mon ami ; et, pour vous le prouver, je lui donne dès ce moment une compagnie aux gardes, qui le fixera près de moi pendant sa jeunesse, et ne sera que le prélude des bienfaits que je répandrai sur lui.

» Le jeune comte, absorbé dans sa douleur, ne répondit rien, et n’entendit peut-être pas ce que le roi disoit. Une expression de reconnoissance et de joie se peignit encore sur le visage du général expirant, et ranima ses yeux déjà couverts des ombres de la mort. Il tendit une main à son roi, l’autre à son fils, et, faisant encore un effort, il dit à ce dernier : Mon fils… votre sœur… ma chère petite Matilde… c’est