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de lichtfield.

qui me brûle, qui me dévore. Je le sens trop ; il n’y a plus pour moi que Louise ou la mort. Cependant vous le voulez ; j’essaierai de suivre en partie vos conseils, d’être quelques jours sans la revoir, sans aller à la ferme ; mais au moins que je sente que je suis près d’elle. Ô mon cher comte ! je suis un malade à qui il faut des ménagemens, et qu’un remède trop violent tueroit sur-le-champ.

» Le comte en convint. Il chercha doucement à me calmer, à me consoler. Il se contenta de la promesse que je lui renouvelai, de ne point aller de quelques jours à la ferme, espérant sans doute m’amener par degrés à consentir à une plus longue absence.

» Dès le soir, je dis que je n’étois pas bien. Je voulois m’imposer l’obligation de rester dans ma chambre. Je sentois que si j’en étois sorti, mes pas se seroient portés d’eux-mêmes chez Louise. Une feinte maladie m’en ôtoit la liberté ; mais elle n’étoit pas feinte