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de mon absence, et de me savoir malade ; que depuis quatre jours qu’elle ne m’avoit vu, elle ne faisoit que pleurer. « Cette pauvre fille vous feroit pitié, monsieur le baron ; elle vous aime à la folie, et cache tout cela dans son cœur. Pour moi, je crains qu’elle n’en meure. Je suis toujours à la rassurer, à lui dire qu’elle n’est pas la première paysanne qui ait aimé un grand seigneur ; qu’elle seroit trop heureuse avec vous, qui êtes si bon, si généreux, et que certainement vous ne l’abandonneriez jamais. »

» Ces conversations, souvent répétées, enflammoient mon imagination et mon cœur, affoiblissoient ma résolution. Enfin un soir, c’étoit le cinquième ou le sixième jour de ma retraite, le comte m’ayant quitté pour aller à la chasse, et Fritz me parlant de Louise et de son amour depuis une heure, je ne pus y résister. Je m’échappe comme un enfant que son mentor a laissé à lui-même, et je vole à la ferme, espé-