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de lichtfield.

tune mettoit seule quelque différence entre eux ; et, malgré sa misère, Justin étoit un fort joli garçon. Je me rappelai très-bien que, dans mes courses fréquentes à la ferme, j’avois souvent rencontré le troupeau de Justin de ce côté-là. Il est vrai qu’il y étoit toujours lui-même, et que jamais je ne l’avois trouvé chez Louise. Quelquefois j’avois parlé à elle ou à son père, des chants et du flageolet du jeune berger ; il ne m’avoit pas paru qu’ils y eussent fait attention.

» Enfin, tour à tour rassuré ou tourmenté, je ne savois ce que je devois croire ; dans le fond, cette rivalité m’humilioit trop pour ne pas chercher au moins à en douter.

» Dès que je fus chez moi j’appelai Fritz. Fritz, lié intimement avec sa sœur, et qui passoit chez son père la moitié de sa vie, devoit en savoir quelque chose. Je le questionnai très-vivement sur Justin, sur ses liaisons avec Louise, sur leur inclination prétendue,