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caroline

et sur le mystère qu’on m’en avoit fait. D’abord il parut très-surpris ; il nia tout, parla du pauvre Justin avec le plus grand mépris, m’assura que sa sœur penseroit de même, et seroit très-offensée de ces bruits, et finit par me demander de qui je pouvois tenir une telle imposture. J’eus l’imprudence de nommer le comte. — M. le comte sait bien ce qu’il fait, répondit Fritz en secouant la tête ; il n’a garde de vous conter que c’est lui-même qui aime Louise, et qui, ce matin encore… Mais il ne faut pas tout dire.

» Il feignit de vouloir sortir. Je le retins de force. Après s’être fait beaucoup presser, il m’apprit que depuis le jour que j’avois mené le comte à la ferme, il étoit devenu passionnément amoureux de Louise ; que pendant ma retraite il n’avoit pas passé un seul jour sans y retourner, et sans chercher à la séduire par les offres les plus éblouissantes ; que ce matin même encore, lui, Fritz, l’avoit trouvé là, près d’elle,