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de lichtfield.

et qu’il avoit voulu l’engager au secret vis-à-vis de moi. Peut-être l’aurois-je gardé, ajouta-t-il, pour ne pas trop chagriner monsieur ; mais quand je vois qu’il cherche à calomnier ma sœur, en l’accusant d’aimer un gueux comme Justin, je ne puis plus me taire ; aussi bien je voudrois consulter M. le baron là-dessus. Louise est sage ; oh ! elle est sage, et d’ailleurs elle aime trop M. le baron pour en aimer un autre… Mais, après tout, que sait-on ? les jeunes filles… Ce comte est si riche, si pressant, et puis il est son maître, lui ; il n’y a là ni père ni mère. Tout cela est diablement tentant ; et s’il alloit aussi l’enlever, car il l’aime au point qu’il est capable de tout. Le mieux ne seroit-il pas de le prévenir ? Si M. le baron le vouloit, cela seroit fait dans un tour de main. Nous mettrons Louise en sûreté. Pour moi, je l’ai toujours dit, j’aime mieux qu’elle soit avec monsieur qu’avec tout autre.

» Pendant que Fritz me parloit,