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de lichtfield.

Louise seriez également embarrassés de vous revoir devant un tiers. Je vous avertis que j’y vais, ajouta-t-il en riant, afin que si vous voulez encore vous échapper, vous n’ayez pas la même surprise qu’hier ; et après m’avoir serré la main, il me laissa.

» Cette visite à la ferme, dont il me parloit de si bonne foi, auroit dû me rassurer plutôt que de m’alarmer. Il ne pouvoit savoir que j’étois averti, donc il n’y avoit point de mystère ; cependant je n’étois pas à mon aise. Une sorte de défiance s’insinua dans mon âme ; je sonnai. Fritz n’étoit pas là ; ce fut un des laquais de mon père qui vint prendre mes ordres. Il étoit du village, et il y alloit tous les jours. Je lui demandai, de l’air le plus indifférent qu’il me fut possible, si le sergent du comte étoit là pour recruter ; il me répondit que oui, et même qu’un de ses frères s’étoit engagé, et aussi ce Justin, que le comte avoit prétendu être amant aimé de Louise. M. le comte, me dit-il,