Aller au contenu

Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
4
caroline

La chanoinesse s’attendrit, embrassa son élève. — Ma chère fille !… Oui, tu devois l’être… Oui, je méritois ce bonheur ; et si ton père… Mais c’est une trop longue histoire… une autre fois.

Annoncer une histoire à une fille de quinze ans ; et ne pas la lui raconter, c’est une chose impossible.

Voilà Caroline à genoux. Elle prie, elle presse, elle joint ses petites mains avec ardeur, elle baise celles de la plus tendre des amies ; et cette amie qui ne pouvoit rien lui refuser, qui d’ailleurs aimoit beaucoup à parler, et surtout d’elle-même, qui depuis long-temps n’avoit de confidens que les arbres de ses bosquets, cède enfin, et raconte très-longuement à Caroline, attentive à l’écouter, ce que nous allons abréger autant qu’il nous sera possible.

La baronne de Rindaw n’avoit pas toujours vécu dans la retraite.

Première dame d’honneur de la reine, sa beauté faisoit jadis grand bruit à la