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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/32

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caroline

Cette amie qu’elle chérissoit si tendrement, acquit à cette époque un héritage immense et inattendu. La baronne partagea vivement sa joie, et le chambellan plus vivement encore ; car, huit jours après cet événement, une belle lettre, signée par son fidèle amant et par sa tendre amie, lui apprit qu’ils étoient mariés.

À cet endroit du récit de la baronne, Caroline jeta un cri et se cacha le visage dans ses deux mains. La chanoinesse chercha au fond d’un tiroir cette fatale lettre, moins effacée par le temps que par ses larmes. Elle la lut ; et Caroline, la douleur dans l’âme, disoit en gémissant : C’est mon père, c’est ma mère qui vous ont rendue si malheureuse !… Ah ! comment pouvez-vous m’aimer ?

Chère enfant, je serois trop injuste si je t’en rendois responsable ; je le serois même d’en vouloir encore à tes parens. Ta pauvre mère a bien expié ses torts par sa mort prématurée ; ton père a voulu les réparer ; et toi, ma