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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/39

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de lichtfield.

noit à son élève chérie, étoit le moindre de ses bienfaits. Caroline lui devoit l’éducation la plus soignée et pour le cœur et pour l’esprit, une raison souvent au-dessus de son âge, une innocence rare, même à cet âge, accompagnée cependant des grâces et de l’usage du monde, qui, jadis à la cour, distinguoient madame de Rindaw, et qu’elle avoit conservés dans sa retraite. Elle avoit développé chez son élève des talens qui n’attendoient que l’occasion de se perfectionner : on ne s’apercevoit enfin que Caroline étoit élevée à la campagne que par une simplicité, une naïveté, une aimable franchise, une ignorance du mal, une gaîté douce et continuelle, que l’on conserve rarement à la ville, même jusqu’à l’âge de quinze ans.

Mais comment cette chanoinesse qui n’a lu que des romans, qui ne s’est occupée que de sa belle passion, a-t-elle été capable d’élever cette fille charmante ? On auroit tort de juger madame de Rindaw uniquement par son his-