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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/40

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caroline

toire, qui prouve au moins l’extrême bonté de son cœur et la simplicité de son caractère. Confiante à l’excès, jugeant tout le monde d’après elle-même, ne sachant pas garder un secret au-delà d’une demi-heure, ignorant l’art de flatter aux dépens de la vérité, jamais on ne fut moins faite pour vivre dans le grand monde et surtout à la cour.

L’événement qui la força à la retraite fut plutôt un bonheur qu’une infortune pour elle. Son excessive imprudence, son indiscrétion, sa bonté même, lui auroient sans doute attiré de plus grands chagrins encore dans le séjour de l’intrigue et de la fausseté. Elle eut du moins le bon esprit de le sentir ; et ce motif contribua bien autant que son dépit à lui faire refuser la main du chambellan après la mort de sa femme. Mais satisfaite par son offre, elle lui promit une éternelle amitié, s’attacha à son enfant comme la mère la plus tendre, et se mit réellement en état, par de bonnes lectures et des études suivies, de rem-