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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/50

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caroline

comtesse de Walstein, ambassadrice en Russie, et l’épouse du favori déclaré de ton roi ? Et ne crois pas d’après cela que je te destine à devenir la femme d’un vieillard. L’époux que je te propose doit ses honneurs à son nom, à son mérite, à la faveur dont il jouit, et n’a guère plus de trente ans. — Et je serai sa femme, dit Caroline en levant sur son père des yeux où brilloit une modeste joie ; je serai comtesse, ambassadrice ! — Tu n’as qu’à dire un mot : mon père, j’y consens, et je vous le promets. — Ah ! de tout mon cœur, dit-elle en lui tendant la main et baissant les siennes avec transport. Oui, papa, je vous le promets et j’obéirai avec plaisir… Mais… mais, ajouta-t-elle après un instant de réflexion, où donc est-il ce comte ? je ne l’ai jamais vu… Si j’allois ne pas l’aimer… ou ne pas lui plaire ? — Vous l’épouseriez également, ma fille. Ce n’est pas votre cœur qu’on vous demande, c’est votre main ; et c’est un monarque absolu qui