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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/55

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de lichtfield.

autant que les titres. Quoique ce fût le double de l’âge actuel de Caroline, elle avoit fort bien remarqué depuis qu’elle étoit à la cour, que les hommes de trente, et les femmes de quinze, sont à peu près contemporains.

Ce fut donc en formant un projet de danse continuelle dans son nouveau ménage, qu’elle courut au jardin cueillir son bouquet pour la soirée. Tout en le cueillant, elle vit voltiger autour des fleurs quelques beaux papillons, s’échauffa long-temps à les poursuivre, n’en prit pas un seul, et se consola en pensant que le comte seroit peut-être plus leste qu’elle, et sauroit mieux les attraper. Quand nous serons deux, dit-elle en sautant, il y aura bien du malheur s’ils nous échappent.

Elle alla ensuite se mettre à sa toilette, où bientôt l’idée des bijoux qu’elle alloit avoir, des parures de toute espèce, des équipages, etc. effaça celle des papillons et de la danse, ou plutôt la promena de plaisirs en plaisirs.