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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/56

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caroline

Comme madame l’ambassadrice sera brillante, fêtée, enviée ! comme de beaux diamans feront mieux dans mes cheveux que cette fleur ! Enfin le bonheur conjugal de Caroline, fondé sur la danse, les papillons et la parure, lui parut la chose du monde la plus assurée. Elle se trouva d’avance la plus heureuse des femmes, employa tous ses soins pour être belle aux yeux du comte, et l’attendit avec une impatience mêlée tout au plus d’une sorte de crainte de ne pas lui plaire : quant à lui, elle étoit sûre qu’il lui plairoit à l’excès.

Caroline réfléchissoit quelquefois. Une réflexion profonde l’avoit persuadée que le comte étoit tout ce qu’il y avoit de plus charmant. Il est le favori du roi, lui avoit dit son père : or ce mot de favori signifioit beaucoup de choses dans l’idée de Caroline. Elle se rappeloit fort bien qu’à la campagne, elle avoit aussi sa petite cour, et ses petits favoris. L’oiseau favori, le chien favori, le mouton favori, étoient