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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/57

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de lichtfield.

toujours les plus jolis de leur espèce : donc le favori d’un roi devoit nécessairement être le phénix de la sienne, et le plus beau et le plus aimable des êtres.

Elle en étoit si convaincue, et se réjouissoit si fort de le voir, que, lorsqu’on vint l’avertir qu’il étoit là, et que son père l’attendoit, elle ne fit qu’un saut jusqu’à la porte du salon. Elle y trouva le chambellan, qui lui rappela sa promesse, lui prit une main, qui trembloit peut-être autant de plaisir que d’émotion, et, l’exhortant à être bien raisonnable, la conduisit auprès de ce favori du Roi.

Caroline leva les yeux, et fut si frappée de ce qu’elle vit, que, les couvrant à l’instant de ses deux mains, elle fit un cri perçant, et disparut comme un éclair.

Pendant que son père la suit, qu’il emploie toute l’éloquence paternelle pour la calmer et la ramener, esquissons le portrait du comte, et justifions