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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/63

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de lichtfield.

lorsque son père entra chez elle, il retrouva le même sourire, les mêmes grâces enfantines avec lesquels il étoit reçu tous les matins. Plus caressante, plus empressée même qu’à l’ordinaire, elle sembloit le remercier à chaque instant de sa condescendance, dont elle ne doutoit pas ; et, sans oser rien dire qui eût trait à ce qui s’étoit passé la veille, tout en elle exprimoit la reconnoissance et la joie. Elle se livroit d’autant plus à l’espoir, que son père, au lieu de lui faire des reproches, l’accabloit d’amitiés.

Aimable enfant ! jouis de ta douce illusion. Tu n’as vécu que deux mois à la cour ; tu ne sais pas encore que l’âme d’un courtisan est fermée à tous les sentimens de la nature. Tu crois avoir un père, un tendre père ; et tu vas bientôt apprendre combien ce titre lui est moins cher, moins précieux que ceux de ministre et de grand chambellan.

Cependant le baron chérissoit sa fille.