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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/65

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de lichtfield.

lui ferma la bouche avec la main… Point d’exception, Caroline ; et la première preuve d’amour que je vous demande, c’est de m’écouter en silence.

Que feriez-vous, ma fille, si la vie de votre père étoit entre vos mains ? — Votre vie ? Je la sauverois aux dépens de la mienne ; en pouvez-vous douter ?… Mais comment… pourquoi ? — Je n’en attendois pas moins de vous, ma chère enfant ; et vous venez de décider de votre sort et du mien. Oui, mon existence, ma vie dépendent de vous seule. N’espérez pas que je survive un jour à ma disgrâce ; elle est assurée si votre union avec le comte de Walstein n’a pas lieu. Hier, en vous quittant, effrayé de votre répugnance pour ce mariage, j’allai me jeter aux pieds du roi ; j’osai le conjurer de nous rendre notre promesse et notre liberté. — Caroline est un enfant, dit-il en fronçant le sourcil, qui ne sait ce qui lui convient, et dont on doit faire ce qu’on veut. Cependant vous êtes bien le