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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/88

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caroline

ils furent courts, et l’image du comte encore présente à ses yeux la faisoit rentrer bien vite au fond de la voiture, en se félicitant d’avoir su l’éviter. Non, non, c’étoit impossible, disoit-elle alors ; jamais je n’aurois pu m’accoutumer à lui ; il me faisoit mourir de peur ; et le voir toujours là, le jour, la nuit, continuellement ; non, c’étoit impossible. Alors elle s’applaudissoit de son courage, et d’avoir su concilier ses devoirs et son antipathie, sauver la vie de son père, et conserver sa liberté.

Ces différentes idées l’occupèrent pendant les deux tiers de la route ; mais plus elle se rapprochoit de Rindaw, plus tout ce qui tenoit aux regrets s’affoiblissoit. Bientôt elle ne sentit que le plaisir de revoir sa bonne maman, cette amie si chérie qui lui avoit tenu lieu de la mère la plus tendre, et qui sembloit avoir transporté sur elle tous les tendres sentimens qu’elle avoit eus pour son père. Lorsque celui-ci étoit venu prendre Caroline, et eut dit à la ba-