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de lichtfield.

qui mérite les adorations de l’univers ! Combien je jouirai de voir mon digne ami applaudir à tous égards à mon choix, et partager mon bonheur ! Mais, je vous le répète, ce bonheur ne peut exister s’il coûtoit un seule larme à Matilde et un seul regret à son frère. »

» Ainsi tout contribuoit à mon aveuglement, jusqu’à ce mystère que je laissois sur votre nom. Un seul mot qui vous eût fait connoître au comte prévenoit au moins l’aveu d’une passion criminelle ; il me rendoit moins coupable ; mais je crus vous le devoir à vous-même, ce fatal secret. De quel droit vous aurois-je nommée, quand j’ignorois même si j’aurois celui de vous offrir ma main ! Un autre motif me fit aussi garder le silence. Votre immense fortune, cette fortune dont j’avois gémi plus d’une fois, et qui m’eût peut-être empêché d’oser vous déclarer mes sentimens, si la mienne eût été moins considérable, pouvoit influer sur la dé-