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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/107

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de lichtfield.

impossible alors que rien pût nous séparer. Cette amitié si tendre que vous me témoigniez avec tant d’ingénuité, les bontés marquées de la baronne, les propos même qu’elle me tenoit en votre absence, tout aidoit à l’illusion ; tout me conduisoit à croire que j’allois être le plus heureux des mortels. Mais je l’étois déjà, et ces trois derniers mois devoient compenser un siècle de peines et de tourmens. Si leur souvenir n’empoisonne pas tout le reste de ma vie, il me tiendra lieu de bonheur. — Ah ! lorsque je sentirai trop le poids de cette vie, je me transporterai à Rindaw ; je me dirai : Je passai trois mois près de Caroline ; puis-je me plaindre de mon sort ?…

» Enfin je la reçus cette réponse si désirée, si redoutée. Je ne pouvois plus tenir à mon impatience ; je sentois à chaque instant que mon secret alloit m’échapper. Je courus la chercher moi-même au bureau des postes. Mon attente ne fut point trompée ; elle