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caroline

sympathise avec la vôtre, celle à qui l’Être Suprême dit en la formant sur le même modèle : Je vous crée l’une pour l’autre. — Et tu crains que je ne m’oppose à ses décrets immuables, que je ne t’arrache à celle qui t’étoit destinée de tout temps ! Je n’en doute pas : il n’y a pas un mot dans ta lettre qui ne prouve le véritable amour. Tu sais trop bien le peindre pour ne pas le sentir et l’inspirer. Le voilà précisément cet état qui m’a toujours paru la félicité suprême, dont j’avois l’idée au fond de mon cœur, et que je croyois une chimère. J’en voyois bien quelque chose dans le ménage de Justin et de Louise, mais je l’attribuois à la simplicité des champs, et ne croyois pas possible qu’on pût la trouver ailleurs. Il m’est bien doux que ce soit mon ami qui la réalise, qui me prouve qu’on peut être heureux sur cette terre, et l’être par le sentiment. Tout m’assure la vérité