Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
121
de lichtfield.

trahir un secret qui ne me regarde pas seul. N’exigez aucun détail sur cette malheureuse affaire, et plaignez votre ami d’être privé de la triste douceur de vous la confier.

Le comte s’étoit rapproché de Lindorf ; il le serroit dans ses bras, et ses larmes lui prouvoient combien il étoit affecté de sa situation. « Lié par l’honneur, par des sermens ! » lui dit-il. Ah ! tout est dit ; je ne sais que trop moi-même à quel point un secret promis nous engage, et jamais aucune question indiscrette… Cependant, vous êtes libre de répondre ou non à celle-ci ; mais elle échappe encore à mon amitié. Êtes-vous malheureux sans retour, et ne vous reste-t-il aucun espoir ? — Aucun, reprit Lindorf vivement. J’ai perdu pour jamais celle que j’adorerai toujours. Elle n’existe plus… Il alloit ajouter, pour moi. Le comte l’interrompit par un cri : Ah Dieu ! elle n’existe plus ! Quoi ! c’est la mort, l’affreuse mort, qui vous a séparé d’elle !