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de lichtfield.

et que votre unique désir est de vivre loin de lui ! Eh bien, Caroline, vous serez satisfaite ; vos désirs doivent être des lois pour moi : je n’ai que trop écouté les miens lorsque je vous ai enchaînée pour la vie. Je dois m’en punir, et mériter à la fois votre estime et votre reconnoissance, en m’éloignant de vous aussi long-temps que vous l’ordonnerez… Non, Caroline, vous ne serez point condamnée à vivre dans la retraite pour m’éviter. La cour ne sera point privée de son plus bel ornement, et votre père d’une fille qui fait sa gloire. Revenez auprès de lui jouir de ces innocens plaisirs que vous êtes si bien faite pour goûter, et ne craignez pas qu’ils soient empoisonnés par ma présence. Mon parti est pris. Je suis ici chez un ami, qu’une passion malheureuse oblige à voyager quelques années, et je suis décidé à partir avec lui. Ma compagnie adoucira ses peines ; et les miennes le