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de lichtfield.

remords, l’attendrissement ? Ah ! tout étoit confondu ! elle ne savoit ce qu’elle éprouvoit. Pendant long-temps elle resta immobile, les yeux fixés sur ce papier, qui venoit de changer toutes ses idées, et dont elle avoit peine à croire le contenu.

En sortant de cette espèce d’anéantissement, son premier mouvement fut de se lever, d’ouvrir son bureau, de rassembler tous les papiers que Lindorf lui avoit remis, de courir dans l’appartement de sa bonne amie, de lui faire connoître cet homme étonnant, de lui apprendre par quels liens elle tenoit à lui, de chercher dans son amitié la force de les supporter. Depuis quelques instans elle la trouvoit presque dans son cœur, ils ne lui paroissoient plus si pesans ces redoutables liens. Ah, Walstein, dit-elle à demi-voix, généreux Walstein ! non tu ne partiras point, tu ne seras point la victime…

Elle s’arrêta, craignant de s’engager