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survivre, il vouloit le prévenir, aller au-devant de lui, quitter ensemble le théâtre de leur désespoir, et réunir sous un ciel étranger leur douleur et leurs regrets.

Le comte étoit destiné, dans cette journée, aux sensations les plus pénibles. Il alloit rentrer chez Caroline lorsqu’on lui remit un paquet de lettres que son courrier venoit d’apporter de Berlin. Il l’ouvrit machinalement. C’étoient des lettres d’affaires, moins importantes pour lui que la seule qui pût alors l’intéresser. Il les jeta donc dans un tiroir, remettant à les lire à un moment plus tranquille, s’il pouvoit en avoir. Il y en avoit de Berlin et de Pétersbourg. Dans le nombre de ces dernières, il en vit une dont le dessus avoit l’air d’être de la main de Caroline, et ressembloit exactement à celle qu’il en avoit reçue il y avoit peu de temps. Il la prend avec émotion et surprise ; il l’examine, et voit qu’elle lui étoit adressée à Pétersbourg, et qu’on la lui ren-