Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
caroline

ment dont il n’osoit plus douter ; l’arrêt du médecin ne lui sortoit pas de l’esprit… Si elle se réveille, elle sera hors de tout danger ; mais ce réveil est incertain ; et cette cruelle incertitude, il n’avoit plus même le bonheur de l’avoir ; toute espérance étoit anéantie. Plus ce sommeil se prolongeoit, plus il étoit convaincu que c’étoit celui de la mort.

Tout à coup il croit entendre que sa respiration se ranime ; il écoute, il s’approche, il n’en peut plus douter. Le mouvement de sa poitrine devient plus fort, plus pressé… Un soupir s’échappe… Ah, sans doute, c’est le dernier ! Le voilà cet instant si redouté. Il pousse un cri inarticulé, se penche sur elle, et la serre avec force dans ses bras comme pour l’arracher à la mort, ou pour expirer avec elle.

Ô douce surprise ! Ce corps inanimé qu’il soulève, se prête à ce mouvement et paroît s’aider ; cette tête penchée se relève doucement ; ces bras étendus