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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/237

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de lichtfield.

s’arrondissent et se croisent l’un sur l’autre ; ces joues, ces lèvres décolorées prennent une foible teinte ; ces yeux qu’il croyoit fermés pour jamais, s’ouvrent à demi ; Caroline enfin est assise. Caroline vit, respire, regarde autour d’elle, cherche à se reconnoître, à rappeler ses idées. Ses regards s’arrêtent long-temps sur le comte, d’abord avec étonnement, mais sans aucun effroi ; puis avec un doux sourire, tel que celui d’un enfant qui se réveille et qui voit auprès de lui sa bonne ou sa maman, elle lui tend une main, qu’il saisit avec transport…

Ah ! ce qu’il éprouvoit ne peut s’exprimer… C’est passer en un instant du comble du malheur à la félicité suprême. À peine peut-il le croire. Son âme entière est dans ses yeux. Il suit, il dévore tous les mouvemens de Caroline ; il presse sa main contre son cœur, contre ses lèvres, tombe à genoux, et dit d’une voix altérée par l’excès de son émotion : Si elle se réveille, elle est hors de tout