Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/240

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
228
caroline

reusement des moyens de préparer Caroline à la mort de son amie, et du chagrin dans lequel elle seroit plongée lorsqu’elle l’apprendroit. Il falloit surtout prolonger son erreur jusqu’à ce qu’elle fût assez forte pour soutenir cette épreuve.

Le médecin ne tarda pas à venir. Il confirma toutes les espérances que ce réveil avoit données… Le pouls, quoique très-foible, étoit excellent ; tous les symptômes fâcheux avoient disparu ; tout annonçoit une convalescence sûre, mais qui demandoit des ménagemens et des soins infinis. Des soins ! dit le comte, avec l’accent du sentiment !… Caroline est si bonne, si généreuse ; elle s’y prêtera, elle sait combien de vies elle conserve en ménageant la sienne ; l’amitié, l’amour : tout ce qui doit faire impression sur cette âme sensible, se réunira pour l’obtenir… — Caroline attendrie voulut répondre, le médecin lui imposa silence. Eh bien, dit-elle doucement en regardant le comte, je