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de lichtfield.

frères est de retour ; mais je ne puis le croire… Je connois son cœur, il l’eût conduit d’abord auprès de sa pauvre Matilde ; il m’auroit écrit du moins, et sa lettre et la certitude qu’il n’est plus au bout de monde, m’auroient un peu consolée. Ô mon bon frère, combien on m’a chagrinée pendant que vous étiez au fond de cette Russie, que j’ai maudite mille fois ! Qu’auriez-vous dit, si vous n’aviez pas retrouvé votre petite Matilde ? Car, tenez, cher frère, j’aimerois mieux mourir mille fois que de consentir à ce qu’ils veulent. M. Zastrow est beau, il est aimable, il m’adore… voilà ce qu’on me dit du matin jusqu’au soir… Tout cela se peut ; mais qu’est-ce que cela me fait à moi ? Il n’est pas… il n’est pas M. de Lindorf, et c’est n’être rien pour moi… Mon bon ami, mon tendre frère, vous voyez que votre petite sœur sait aimer, sait être constante, et que