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caroline

tendez pas encore : eh bien, je vais m’expliquer autant que les bornes d’une lettre pourront le permettre ; je réserverai tous les détails (et j’en aurai beaucoup à vous faire) pour le moment de notre réunion, qui sera peu retardé.

» Ma triste histoire, chère Matilde, a plus de rapport avec la vôtre que vous ne le pensez. J’aime ainsi que vous, et avec d’autant plus de violence, que je suis d’un sexe qui n’a pas comme le vôtre, l’habitude de régler les mouvemens d’une passion impétueuse. La mienne ne connoît presque plus de bornes, et cependant… jugez vous-même si je dois y renoncer. Je n’ai qu’à dire un mot, un seul mot, et l’objet de cette passion est à moi pour toujours ; mais ce mot, pourroit-il faire mon bonheur quand il la rendroit malheureuse ? Son cœur est donné ; elle aime ailleurs ; celui qu’elle aime le mérite et l’adore à son tour. Il dépend de