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caroline

comme si ses regards l’avoient profanée, elle la posa tout près d’elle et reprit le cahier.

« Au bout d’un mois, le roi sachant que son favori pourroit le voir, vint à Ronebourg avec peu de suite. Je lui fus présenté pour la première fois. Il me témoigna de la bienveillance, et m’assura de sa protection ; mais combien je fus confus intérieurement quand je l’entendis me faire des complimens sur les preuves d’amitié que je donnois au comte dans cette triste occasion, et sur les soins assidus que je lui rendois !… Ah ! sans mon père… je crois que, tombant à ses pieds, je lui aurois avoué combien je les méritois peu, et à quel point j’étois coupable. Lorsqu’on eut prévenu le comte, le roi passa dans sa chambre avec mon père et moi. Après quelques momens ils désirèrent d’être seuls ; et nous sortîmes. Long-temps après mon père fut rappelé, et je ne tardai pas à l’être aussi. Quand je