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caroline

bouche… Ah, mon ami, mon bienfaiteur, mon dieu tutélaire ! si dans ce moment-là tu parvins à modérer le transport de ma vénération, de ma reconnoissance, laisse-moi du moins l’exhaler sur ce papier ; laisse mon cœur se pénétrer de tes vertus, et de l’obligation qu’elles m’imposent de me rendre digne de toi ! En vain de ce lit de douleur où te retient ma barbarie, tu voudrois m’empêcher de me la retracer ; en vain tu me cries : « Arrête, cher Lindorf, si je pouvois aller jusqu’à toi, ce seroit pour déchirer, pour anéantir cet inutile souvenir, que je voudrois, au contraire, effacer de ta mémoire comme il le sera de la mienne… » L’effacer de ma mémoire… Non, Walstein, non : tant que j’existerai, mon crime y restera gravé en traits ineffaçables… Cet écrit subsistera. Je m’impose la loi de le relire une fois tous les ans. Mes enfans le liront aussi ; ils apprendront de toi à