Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
37
de lichtfield.

de ce que vous avez éprouvé, au véritable amour. Elle est assez jeune pour attendre cette heureuse époque ; peut-être même est-ce sa grande jeunesse qui la retarde. Vous ne voyez encore qu’une enfant ; mais cette enfant commence à devenir sensible. Il n’y a de là qu’un pas à l’intérêt plus vif qu’elle va vous inspirer.

» J’embrassai le comte en l’assurant que déjà j’aimois assez Matilde pour m’occuper avec plaisir du temps où je l’aimerois davantage, et où je pourrois donner le nom de frère au meilleur des amis. Mais que j’avois encore de torts à effacer, à faire oublier ! Que sa charmante sœur méritoit un cœur tout à elle, qui pût sentir tout le prix du sien !

» Peu de temps après cette conversation, il fut nommé à l’ambassade de Russie. Nos adieux furent tendres et m’affectèrent beaucoup. Depuis mon crime (car je ne puis donner un autre nom à ce malheur), je ne fixois jamais