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de lichtfield.

secret, qui n’échappoit pas à Matilde, et la consoloit de tout en lui persuadant qu’elle étoit aimée. Ah ! sans doute elle l’étoit. L’amitié, l’intérêt le plus vif, la reconnoissance, m’attachoient à cette aimable enfant ; et si dans ce temps-là j’avois obtenu sa main, peut-être me serois-je mépris moi-même sur la nature de mes sentimens pour elle.

» J’attendois cependant sans beaucoup d’impatience l’effet des promesses du comte et de sa lettre à sa tante.

» Il m’écrivit qu’il n’avoit pu la persuader encore de consentir à cette union ; qu’elle tenoit avec force à ses projets sur le jeune baron de Zastrow, actuellement en voyage ; mais qu’il tenoit encore plus au sien, et qu’il y parviendroit sûrement. Il me conjuroit de ne pas me rebuter, d’attendre avec patience. Un héritage considérable qui dépendoit de cette tante, obligeoit à quelques ménagemens ; mais de manière ou d’autre il en viendroit à bout, et me regardoit déjà comme son frère.