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caroline

» Je voulois montrer cette lettre à ma jeune amie, et j’allai tout de suite à l’hôtel de Zastrow. Il étoit exactement fermé. Point de portier, pas un seul domestique à qui je pusse m’adresser. Cette singularité me frappa. La veille encore, j’y avois été reçu comme à l’ordinaire, et rien n’annonçoit un départ. J’allai prendre des renseignemens dans le voisinage : on avoit en effet vu partir une berline de très-grand matin, mais on ne savoit rien de plus.

» J’étois dans l’étonnement le plus profond lorsque je vois venir à moi la femme de chambre de Matilde. Je cours à elle ; je veux l’interroger ; elle ne m’en donne pas le temps. — Ne me demandez rien ; je ne sais rien ; je ne puis même vous dire où sont ces dames. Hier, quand vous fûtes parti, j’entendis madame parler haut, mademoiselle pleurer. Toute la nuit, on a fait des paquets ; on a pleuré ; on a grondé, et on a fini par me donner mon congé, et par monter en berline. Mais made-