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de lichtfield.

perds, et j’avoue que j’ai craint de vous voir dans le premier moment… Envoyez-moi votre réponse au café d’Orange. Rien ne doit plus vous empêcher d’être sincère : puisque vous êtes aimé, vous n’avez plus de rival.

Ch. de M. »


Non, mon ami, tout ce que j’éprouvai dans cet instant ne peut se décrire. Quoi ! j’étois encore aimé de cette charmante et constante Matilde ! Quoi ! c’étoit pour moi, pour cet ingrat qui l’offensoit, qu’elle refusoit les hommages de Zastrow, de Manteul, qu’elle refuseroit ceux de l’univers ! Cette phrase, soulignée dans le billet de Manteul, étoit sans doute dans la lettre que j’allois lire. Je déployai celle de sa sœur ; elle en renfermoit une à mon adresse, dont l’écriture m’étoit bien connue. Un mouvement involontaire me la fit approcher de mes lèvres ; j’allois l’ouvrir, et jouir de tout mon