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de lichtfield.

ment sa pitié ! Alors, il peignoit sa passion en traits de feu ; il lui répétoit combien le sacrifice qu’il faisoit étoit affreux pour lui. Sentant ensuite à quel point cette idée empoisonneroit son bonheur, il tâchoit d’écrire une lettre plus modérée et n’y pouvoit réussir ; cependant, à force d’exhaler sur le papier les différens sentimens qui l’agitoient, il se calma assez pour prendre une résolution ferme et décidée.

Ce fut celle d’aller dès le matin au lever du roi, que l’aurore ne trouvoit jamais dans son lit, et chez qui il pouvoit entrer à toute heure, d’obtenir de lui sans différer la cassation de son mariage, de l’envoyer tout de suite à Caroline, et de partir de Potsdam pour sa terre de Walstein, d’où il prendroit des arrangemens pour un plus long voyage.

Plus il réfléchit à sa position actuelle, à la passion dont il étoit tourmenté, à celle qu’il supposoit à Caroline, plus il persista dans ce projet.