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caroline

Si elle écrivoit ? Elle essaya ; mais elle étoit trop émue, trop agitée ; sa main trembloit ; elle ne trouvoit aucune expression ; elle ne pouvoit former un seul mot. Non, dit-elle, j’aime mieux aller chez lui ; je me jeterai dans ses bras ; je lui dirai… Je ne lui dirai rien ; mais il entendra mon silence. Il saura bien lire dans le cœur de sa Caroline ; il me rassurera ; il me pardonnera. Plus de doutes, plus de défiance, plus de réserve. Il sera tout pour moi, et moi tout pour lui, et je vais être la plus heureuse des femmes.

Elle s’enflamme de cette idée, baise son petit portrait pour animer encore son courage, et vole dans l’appartement du plus aimé des époux. Elle entre… Il n’y est plus ! il ne paroît pas même y avoir couché ! Une grande malle, au milieu de son cabinet, couverte de différentes choses empaquetées, semble annoncer un projet de voyage. Caroline frissonne, trouve à peine la force de sonner. Un laquais paroît ; elle lui de-