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AU GÉNÉRAL PAU

reste va de soi, c’est-à-dire la fureur au combat, le mépris de la mort ». Vos paroles ont une parenté de source avec celles qui ont immortalisé l’ordre du jour de la Marne. Comment la France ne se serait-elle pas abandonnée à ces directions ? Aussi bien, le Credo, que récitait Henri Lavedan dès le 25 août 1914, porte-t-il le souffle de ce premier article : « Je crois au courage de nos soldats, à la science et au dévouement de nos chefs ».

Le reste alla de soi, comme vous aviez pensé. Pour combattre, la France généreuse et hardie s’enveloppa d’un morceau d’horizon. Ce n’est pas à vous qu’il sied de rappeler la valeur du soldat français, que vous avez formé, que vous avez tenu libre sous vos ordres, que, depuis les débuts, dans les moindres actes, vous admiriez avant nous. Vous comprendrez tout notre sentiment, sachant que notre joie profonde fut de croire, au dire de ceux qui ont conduit les nôtres au feu, que quelque chose en eux les rapprochait des Poilus de France, vos enfants.

Mais ce qui nous retient dans vos paroles c’est que, négligeant le jugement hâtif du monde sur la savoureuse légèreté du Français, vous ayez renoué la tradition guerrière au moment décisif d’agir et posé votre regard de chef sur les qualités fondamentales de votre race : la sérénité, l’endurance et le sang-froid. Quelle vérité ! Ceux qui ont suivi