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SOUVENIRS

versations se prolongeaient. Je revois le grand livre étroit dans lequel Déom, ou un de ses fils, inscrivait nos commandes.

Les publications officielles — j’entends celles de nos gouvernements — abondaient, mais manquaient de concordance. Pas d’Office central. Chaque service y allait de ses chiffres, au petit bonheur des renseignements qu’il parvenait à grouper. Ainsi, dans les ministères fédéraux, les douanes tiraient d’un côté, le commerce de l’autre. Inutile de songer à dégager l’annuité successorale ou à établir avec sûreté le chiffre de la fortune nationale.

Bientôt, les bibliothèques des nouvelles écoles furent mieux pourvues, surtout celle de l’École des hautes études commerciales. Tout cela a fini par prendre corps : nos maîtres disposent aujourd’hui de trésors.

Les revues, porteuses d’actualité, de mises au point, d’orientations, sont des outils précieux. Nous n’en avions guère au Canada français qui fussent consacrées aux sciences. Pour l’économie politique, nous nous repliions sur les chroniques de l’abbé Élie Auclair, publiées chaque mois dans la vénérable Revue canadienne. Quant aux études spécialisées,